Lit: Berner Kunstmuseum, Albert Anker katalog der gemälde und ölstudien, Verlag Berner Kunstmuseum, fig.  n° 255

Collection Privée Lausanne. Herkunft : Familienbezitz

Livre de vente au 26 August 1885: Mad Souter pour le portrait de la petite fille fait à Donatyre 150.

Anmerkung: Noémi Soutter (1882-1975) à Lausanne

 

D’un arrière-fond sombre, presque noir, émerge le visage d’une fillette dont les yeux vifs et perçants contrastent avec la douceur réconfortante de sa peau délicate, à l’incarnat rosé et encore juvénile. C’est son regard qui interpelle ou encore le léger pincement de lèvres qu’elle esquisse, trahissant peut-être l’impatience fougueuse d’un enfant à qui l’on a demandé d’être immobile, impassible face aux distractions, le temps de quelques heures de pose, pour que le peintre puisse la portraiturer. Ce peintre c’est Albert Anker (1831-1910) et son sujet, Noemi Sutter. De ses illustres portraits, souvent d’enfants, aux scènes de genre dans lesquelles il traduit à la perfection l’ambiance villageoise et paysanne si chères à son cœur, Albert Anker demeure indubitablement le peintre du populaire. Un mot, peut-être, mais pas unique, celui du familier. Effectivement, chacun se retrouve un peu dans la peinture d’Albert Anker, comme une douce ritournelle d’enfance, les toiles parlent à tous, génèrent la nostalgie parfois, une nostalgie sereine et heureuse des moments d’autrefois, des souvenirs alors enfouis. Une peinture qui rassemble donc et dont une chaleur particulière, rassurante presque consolante, émane des figures blondes et joufflues, des vieillards paisibles que l’artiste aime à dépeindre dans leur quotidien respectif. Au-delà de leur signification anecdotique, ses toiles se distinguent par leur qualité picturale franche et sincère, aux confins du réalisme. Presque traditionnelle, c’est une peinture accessible, que tout le  monde peut comprendre, où les tracas de la vie laissent place, l’espace d’un instant, aux joies simples et vraies.